Un édifice roman fragile
La construction de l'église remonterait au 12e ou au 13e siècle. L'édifice s'élevait à l'ouest du village, au centre du cimetière. Le pouillé de 1303-1312 place cette première église sous le vocable de Notre-Dame, conservé jusqu'au 17e siècle (AD Marne, G252). Des travaux sont conduits en 1663, sans que l'on en connaisse précisément la teneur (AD Marne, G252). Quelques années plus tard, en 1682, l'archevêque Charles-Maurice Le Tellier consacre l'église à Saint-Hippolyte (AD Marne, G256). L'aspect de l'édifice est connu par les études de Henri Jadart publiées en 1907 et une gravure anonyme du 19e siècle. Le plan est simple : une nef à 2 collatéraux et 1 vaisseau central, contre laquelle s'élève le clocher carré à 3 niveaux soulignés par une corniche ; la façade occidentale, renforcée de 2 étroits contreforts, est éclairée par 3 baies jumelées ; les baies du clocher se superposent d'un niveau à l'autre, uniques au niveau 1 et 2, jumelées à l'étage des cloches. L'abside était à 5 pans, éclairée par 3 baies en arc brisé à meneau central et remplage tréflé ; les contreforts laissent penser à un espace voûté intérieur, probablement d'arêtes.
Au 16e siècle, une grande chapelle est ajoutée sur le côté Nord. C'est au milieu du 18e siècle que d'importantes réparations sont effectuées sur l'ensemble de la construction. On peut considérer qu'il s'agit de la première campagne de restauration d'envergure, connue par les archives, menée sur l'édifice. L'intervention porte sur la reprise générale de maçonnerie en sous œuvre pour assurer la solidité de l'édifice ; les travaux durent 2 ans, et portent sur la reprise du soubassement du mur du clocher, la révision des contreforts (chœur, chapelles, nef) et des voûtes intérieures ; les enduits, le revêtement de sol (pavé), les vitraux sont rénovés, de même que la couverture du clocher, des chapelles, du chœur, le tout pour un montant de 2200 livres. La réception des travaux a lieu le 23 août 1752 (AD Marne, G395, d'après les Travaux de l’Académie de Reims, vol. 122, 1907).
Cependant, ces travaux ne semblent pas avoir résolu de manière durable la question de la solidité de l'édifice : en 1768, le mur Sud de la nef menace de s'effondrer et de nouveaux travaux sont menés pour y remédier ; et on recommence en 1774 (AD Marne, G252) ; finalement, au 19e siècle les bas-côtés sont détruits afin de rétablir la solidité et l'équilibre de l'église (AD Marne, 2 O 1422).
Au cours de la première guerre mondiale, les bombardements anéantissent le cimetière désaffecté et l'église romane. La nouvelle église, reconstruite au centre du village, est inaugurée en 1926 (IA51001216).
Les objets mobiliers
Grâce à Henri Jadart (Travaux de l’Académie de Reims, vol. 122, 1907, p. 336-337), les objets mobiliers remarquables sont connus ; ils ont été entièrement détruits en 1914-1918, hormis la statue de Saint Hippolyte en guerrier (IM51002494), visible dans la nouvelle église Saint-Hippolyte.
Du 12e siècle, l'église avait conservé ses fonts baptismaux : la cuve ronde en pierre noire de Tournai était ornée de quatre têtes sculptées, le piédouche était moderne en pierre blanche à six pans.
De nombreuses statues ornaient l’église : saint Nicolas du 16e ou 17e siècle, avec une crosse à senestre et cuve contenant les enfants ressuscités ; une sainte femme tenant un livre et portant un voile ; un autre saint Nicolas semblable au précédent ; une sainte Barbe du 17e ou 18e siècle portant une palme ou un livre avec une tour à côté d’elle ; une Vierge couronnée du 16e siècle tenant un livre ouvert.
Le maître-autel en marbre et pierre, orné d'un bas-relief représentant les disciples d’Emmaüs avait été inauguré en 1899.
Les verrières étaient consacrées d'une part à la vie de Saint Hippolyte (baies du chœur), d'autre part à celle de Saint Joseph dans la chapelle du même nom, et à Saint Laurent.